Château de Rochebonne – Theizé (69)

Histoire et architecture

Héritages et transformations

Situé sur les hauteurs de Theizé, village en pierres dorées niché au cœur du Rhône (69), le château appartient à la commune depuis les années 1970.

À l’est, la façade d’apparat se compose d’un corps de logis médiéval flanqué de deux tours rondes. Aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, l’édifice s’est enrichi de deux ailes en retour d’équerre, formant un ensemble en U ouvert à l’ouest sur une cour intérieure. Les élévations se déploient sur quatre niveaux, rythmés par des ouvertures alignées en travées régulières. Celles du dernier étage, plus réduites, correspondent aux combles. Un petit bâtiment, ajouté au XVIIIᵉ siècle sur le flanc sud de la façade est, se distingue par ses trois niveaux et ses trois travées d’ouvertures.

Au fil des siècles, les façades ont subi plusieurs transformations. D’abord aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, avec la modification des niveaux de planchers et le remplacement des baies à meneaux par de grandes fenêtres. Puis au XIXᵉ siècle, lors du morcellement du château en plusieurs propriétés, des escaliers et de nouvelles ouvertures ont été percés dans les élévations.

Du chapitre de lyon à nos jours

De gueules à trois tours donjonnées d'or, maçonnées de sable.Édifié aux XIIᵉ et XIIIᵉ siècles, le château appartient à l’origine au chapitre de Saint-Jean de Lyon. Démantelé en 1363 par les chanoines-comtes lyonnais pour éviter qu’il ne tombe aux mains de compagnies de pillards, il est reconstruit au milieu du XIVᵉ siècle, tandis que sa chapelle est agrandie au XVIᵉ siècle.

Devenu bien national en 1792 après la Révolution, l’édifice est pillé au début du XIXᵉ siècle, avant d’être vendu à des propriétaires privés qui le morcellent et l’adaptent pour accueillir plusieurs familles.

Face à ce déclin, la commune de Theizé intervient en 1974 et engage des travaux de restauration d’urgence. Elle mobilise des chantiers de jeunes bénévoles, sous la direction de Jean-Gabriel Mortamet, architecte en chef des monuments historiques (ACMH), qui appuie la protection du château. S’ensuivent de nombreuses initiatives collectives et bénévoles pour préserver l’édifice.

Malgré ces efforts, le temps a laissé son empreinte, et le château est aujourd’hui en péril. Des travaux de sauvetage urgents s’imposent.

Les décors peints

Certaines pièces du château conservent de remarquables décors, dont certains, altérés par le temps, nécessitent une restauration. Malgré leur état, ils contribuent pleinement à la majesté des lieux.

C’est notamment le cas de la grande salle, dite « salle d’armes ». Ses murs sont ornés d’un somptueux décor en trompe-l’œil, simulant une galerie ouverte par une double arcade : trois arcs sur la longueur, deux sur la largeur. Ces arcs retombent sur des piliers décorés de colonnes jumelées. Au centre des arcades se dresse un pilastre cannelé à chapiteau ionique, orné en son milieu d’un vase à godrons agrémenté de guirlandes. L’ensemble est surmonté d’un entablement et d’une frise également décorée de guirlandes.

Réalisés dans la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle, ces décors ont été étudiés et consolidés en 1988 par l’atelier de restauration et conservation des objets d’art (ARCOA). À cette occasion, des peintures datant de la seconde moitié du XVIIᵉ siècle ont été découvertes sous la fresque actuelle.

Classée au titre d’objet des monuments historiques le 11 avril 1988, cette œuvre nécessite aujourd’hui une attention particulière pour assurer sa préservation.

L'inscription monument historique

Le 21 décembre 1984, le château fait l’objet d’une première inscription partielle au titre des monuments historiques. Sont alors protégés :

– Les façades et toitures du château, y compris les anciens escaliers extérieurs ;

– L’ancien vestibule et son décor ;

– Le grand escalier avec sa cage et sa rampe à balustres,

– Les façades et toitures des communs.

Le 17 octobre 2023, cette protection est étendue à l’ensemble du château, reconnaissant ainsi pleinement la valeur patrimoniale du site.

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