Château de Rochebonne – Theizé (69)

Theizé-en-Beaujolais

Village des pierres dorées

Avec ses 1 400 habitants, Theizé est l’un des plus charmants villages du Beaujolais. Ses bâtisses en pierre calcaire sont caractéristiques du Pays des Pierres dorées, qui regroupe une quarantaine de communes.

Surplombant les vallons environnants, Theizé-en-Beaujolais bénéficie d’un cadre exceptionnel. De nombreux sentiers de randonnée serpentent à travers sous-bois et vignobles, offrant aux promeneurs une immersion au cœur d’une nature préservée.

À la croisée du patrimoine naturel, viticole et architectural, Theizé séduit les curieux par son authenticité.

La Vieille Église

 

L’ancienne église a été restaurée grâce aux chantiers de bénévoles dirigés par Jean-Gabriel Mortamet, mis en œuvre sous l’impulsion de la commune et des associations locales. Attenante au château, elle est également inscrite au titre des monuments historiques.

La nef remonte à l’époque romane. Seul le mur nord, avec son « armarium » de pierre, est intégralement conservé. Sur le mur sud, on distingue encore les traces d’ouvertures romanes, antérieures à la construction du bas-côté.

L’église servait de sépulture aux seigneurs et aux paroissiens, comme en témoigne la « litre funéraire », une bande noire peinte sur le pourtour, et les dalles amovibles qui recouvrent le sol.

En 1536, le chœur est reconstruit à la demande de Claude de Fougères, dernier membre de cette famille à posséder la seigneurie de Theizé. Son voûtement à six quartiers, enrichi de liernes et tiercerons, présente une clef pendante finement sculptée. Les remplages des fenêtres sont typiques du gothique flamboyant. Un trompe-l’œil fut également peint sur le mur nord pour accentuer l’effet de perspective. À la même époque, le mur sud de la nef est entièrement remanié pour permettre son extension : les ouvertures romanes cèdent la place à quatre arcades donnant sur autant de chapelles latérales, accessibles depuis la nef.

Le narthex est ajouté en 1608. L’édifice est achevé en 1717 avec le prolongement des chapelles latérales. Le fond de l’église, plus composite, abrite un clocher barlong de style roman, assez massif. C’est à cet endroit que se trouve un bel escalier hexagonal, reliant l’église à la tribune et au château, tout en permettant l’accès aux parties supérieures du clocher. Au XIXᵉ siècle, une entrée est aménagée dans l’angle droit du fond de l’église. Jusqu’à récemment, une galerie extérieure couverte s’adossait au mur ouest du clocher ; sa couverture a été supprimée, ne laissant qu’une terrasse offrant une vue dégagée sur la campagne.

Une porte gothique ouvre sur l’ancien jardin du presbytère. Son décor extérieur comprend des feuilles d’acanthe et un écusson sculpté d’une crosse épiscopale tournée vers la droite, un hommage à Guyot de Fougères, élu abbé de Notre-Dame de Boscodon dans les Hautes-Alpes.

Les cadoles

Au début des années 1980, la commune de Theizé comptait encore 25 cabanes en pierre sèche, disséminées autour du Beauvallon, du Bansillon et de Ruissel. Étudiées d’abord par Madeleine Cahen, puis par René Corgier, leurs recherches ont été publiées dans la revue du Centre d’études et de recherches sur l’architecture vernaculaire (CERAV). Bien que traditionnellement appelées « cabanes » par les habitants, la pression touristique et médiatique leur a progressivement attribué le nom de « cadoles ».

Construites en pierres rougeâtres issues du socle calcaire bajocien, ces cabanes ont nécessité d’énormes quantités de matériau, chacune pesant plusieurs dizaines de tonnes. Édifiées durant la première moitié du XIXᵉ siècle, l’extraction des pierres permettait à la fois d’aménager les parcelles viticoles et d’ériger ces abris temporaires.

Si certaines se limitaient à un rôle d’abri contre la pluie ou de resserre à outils, d’autres, équipées de cheminées, de placards muraux ou de fenêtres, servaient d’habitation temporaire aux vignerons venus de communes voisines pour cultiver leurs parcelles à Theizé.

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